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mémoires olympiques

rance à travers les ruines à la poursuite des grandes images d’autrefois.

La cérémonie de l’inauguration eut lieu le 17 avril, à dix heures du matin. Nous nous assemblâmes, entourés de nombreux assistants venus des villages voisins, au pied du monument que recouvraient un drapeau grec et un drapeau français. Trois prêtres, revêtus de leurs ornements, alternèrent une sorte de psalmodie coupée d’oraisons et leurs voix chevrotantes semblaient monter du passé byzantin, héritier de l’hellénisme christianisé. Puis le ministre prit la parole. À son discours, je répondis brièvement. Ensuite, le chargé d’affaires de Suisse associa son pays et la ville de Lausanne à l’acte qui venait de s’accomplir : acte empreint d’une simplicité seule compatible avec la grandeur du lieu. Le train spécial repartait déjà à midi 45, pour nous ramener à Athènes à la nuit tombante.

Je tiens à reproduire ici le texte du message par radio qui fut adressé ce même jour à la « Jeunesse sportive de toutes les nations ». Ce texte n’a pas été partout exactement reproduit et certaines traductions en ont mal interprété un passage.

« Olympie, 17 avril 1927
(An iv de la viiie Olympiade).

« Aujourd’hui, au milieu des ruines illustres d’Olympie, a été inauguré le monument commémoratif du rétablissement des Jeux Olympiques proclamé voici trente-trois ans. Par ce geste du gouvernement hellénique, l’initiative qu’il a bien voulu honorer a pris rang dans l’histoire. C’est à vous de l’y maintenir. Nous n’avons pas travaillé, mes amis et moi, à vous rendre les Jeux Olympiques pour en faire un objet de musée ou