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Olympie (1927)

Le 16 avril 1927, un train spécial emmenait d’Athènes à destination d’Olympie tout un cortège inaugural ayant à sa tête le ministre de l’Instruction Publique, M. Argyros, et comprenant le recteur de l’Université, le président de l’Académie d’Athènes, le directeur de l’École française d’Archéologie, les présidents d’un grand nombre de sociétés de sport, des professeurs ainsi que divers invités étrangers. Le trajet est long. La voie ferrée contourne la baie d’Eleusis, suit le rivage en vue de Salamine, traverse le canal de Corinthe et longe le golfe jusqu’à Patras, puis se dirige au sud vers Pyrgos et prend fin à Olympie, dans le vallon où coule le Cladeos. Les ruines sont toutes proches au pied du mont Kronion, presque au confluent de l’Alphée et du Cladeos. Le village et la petite gare ont eu la discrétion de se situer à proximité, mais en dissimulant leur modernisme en sorte que rien ne vient troubler la majesté de la cité sainte et la pieuse rêverie de ceux qui la visitent en pèlerins de l’histoire.

Ce pèlerinage, il y avait alors trente-trois ans que je l’avais accompli dans une solitude propice aux réflexions, accompagné seulement par celui de ses membres que la Société panachaïque de Patras avait eu l’obligeance de déléguer à cet effet. Un soir de novembre 1894, j’étais arrivé d’Athènes, rentrant en France par l’Italie, conscient tout à la fois des résultats déjà obtenus et des aléas terribles qui m’attendaient sur la route