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rations, Edström étant à la fois membre du C.I.O. et président de la Fédération internationale d’athlétisme. Il apportait à remplir ce rôle délicat un zèle et une conscience admirables et les enveloppait d’une certaine rudesse mais tempérée de justice et de bonté et dont nul ne se formalisait. Cette fois, pourtant, il trouva l’assemblée difficile à manœuvrer et, les premiers jours, en éprouva quelque découragement. Cela provenait plutôt, à mon avis, de la nature quasi-insoluble du problème en face duquel on se retrouvait à nouveau que de l’état d’esprit de la majorité des congressistes. Ils voulaient sincèrement le bien des institutions sportives, mais se sentaient investis de mandats souvent contradictoires, selon la nationalité dont ils se réclamaient et le sport particulier qu’ils représentaient. Les passions nationalistes avaient été tellement exacerbées par la guerre que bien des points de vue s’en trouvaient faussés, alors que d’autre part on tendait plus que jamais, par ambiance générale et aussi par une sorte d’instinct secret de conservation sociale à se réclamer de l’internationalisme dans les domaines les plus variés : étrange contradiction de l’heure présente que bien de nos contemporains ont déjà eu occasion de signaler.

Un autre congrès se tenait à Prague conjointement avec le congrès technique. Il était d’ordre pédagogique et nous l’avions convoqué d’accord avec le gouvernement tchécoslovaque en ayant soin de spécifier que « ni le principe, ni les modalités de l’éducation physique n’étaient en cause » et que l’assemblée n’aurait « à aucun degré pour mission la recherche ou l’adaptation des meilleures méthodes », mais simplement « l’étude des voies à suivre pour améliorer sur différents points l’organisation sportive sans affaiblir ni