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à cet égard mais s’y était refusé, considérant qu’il eût été incorrect de sa part d’empiéter le moins du monde sur l’indépendance du C.I.O.

Le lendemain 28 mai, il fut procédé à l’élection. Le nombre des votants étant de 40, la majorité à atteindre était de 21. Au premier tour, des voix s’égarèrent encore sur mon nom malgré moi, par témoignage de sympathie ; au second tour, le comte de Baillet-Latour fut élu. Le calme et la satisfaction accueillirent cette élection qui témoignait de la force des rouages olympiques et donnait à tous le sentiment de la sécurité. La session proprement dite se termina de la sorte à la veille de l’ouverture du congrès. Des fêtes très brillantes avaient lieu presque quotidiennement : garden-party présidentielle, représentation de gala à l’Opéra, matinée au célèbre palais Wallenstein, dîners offerts par le conseiller et Mme Guth Jarkovski, par le ministre de l’Hygiène, le maire de Prague, l’Automobile-Club et le Comité olympique tchéco-slovaque, etc. À l’ouverture du Congrès, des chœurs magnifiques se firent entendre, dont les graves sonorités en ce lieu historique éveillaient la mémoire de Jean Huss et du roi Georges de Podiébrad.

Il avait été décidé que la transmission des pouvoirs se ferait à Lausanne et que l’autorité de mon successeur s’exercerait à dater du 1er septembre. De ce fait, j’étais encore président en fonctions et susceptible d’intervenir au congrès. Aussi bien, sur la proposition du général Sherrill, mes collègues m’avaient nommé « président d’honneur à vie des Jeux Olympiques » en spécifiant que cette dignité ne serait jamais conférée à personne après moi. Mais, comme je l’avais déjà fait en 1921, j’avais désigné J. S. Edström pour diriger les débats. Ce choix était toujours agréable aux fédé-