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l’héritage et que A. C. Bolanachi s’y dévouait si complètement. Les Jeux d’hiver avaient victoire complète. Nos collègues Scandinaves convaincus et convertis s’étaient ralliés sans restriction. J’en étais heureux, ayant toujours souhaité voir cette annexe hivernale dûment légalisée, mais je me reproche d’avoir alors laissé pénétrer dans nos codes, sous le titre de Charte des Jeux d’hiver, un texte qui pourra créer des embarras. Il eût fallu au contraire interdire tout numérotage à part et donner à ces concours le numéro de l’Olympiade en cours.

Pour finir, on ouvrit l’armoire aux cadavres et on en sortit, pour l’étudier à nouveau, la momie amateuriste avec sa suite : manque à gagner, argent de poche, distinction entre professeur et professionnel, conséquences du contact de l’amateur et du professionnel etc. Tout cela allait être discuté une fois de plus par le congrès qui s’annonçait non pas orageux quant à son ordre du jour, mais exposé à des incidents du fait de certains agitateurs. D’autre part, une ingérence du dehors absolument inattendue s’était produite à propos de l’élection du nouveau président du C.I.O. Il s’agissait d’empêcher la présidence de passer entre des mains non françaises et pour cela d’obtenir que je consente à la conserver jusqu’à l’année suivante, ce qui donnerait à la manœuvre le temps de se développer. Il eût été tout à fait déloyal de ma part de me prêter à de pareils agissements. Les membres de la Commission exécutive consultés — et le révérend Laffan avec eux — se montrèrent catégoriques dans leur protestation. Au grand dîner suivi de réception donné le 27 mai par M. et Mme Benès, au Palais du Hradschin, dans la fameuse « salle blanche », le ministre me dit qu’il avait été prié d’intervenir