Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
mémoires olympiques

de Grammont, à faire mouvoir toute la machinerie. Témoin de leur labeur si sportivement accepté et exécuté, que ceux qui la composaient trouvent ici l’expression de mon admiration reconnaissante. Je n’aurais garde de négliger de louer en même temps l’activité amène du comte Clary, président du Comité, ni surtout la cheville ouvrière, l’infatigable et toujours jeune Frantz Reichel, à qui les membres du C. I. O. remirent une adresse signée d’eux tous.

Le marquis de Polignac s’était spécialisé dans l’organisation des concours d’art qui, grâce à lui, furent enfin dignes de l’olympisme. Mais non content d’un tel effort, il sut y joindre au théâtre des Champs-Élysées, une « saison d’art de la viiie Olympiade ». Elle valut aux Parisiens le plaisir d’entendre notamment la Neuvième Symphonie — celle qui fût toujours pour moi la symphonie olympique par excellence — exécutée par l’orchestre et les chœurs hollandais de la célèbre compagnie de Mengelberg d’Amsterdam. Ce ne fut pas là l’unique évocation de l’Olympiade prochaine, dont Amsterdam devait être le théâtre. Le ministre de Hollande, par une belle réception à la Légation, avait bien voulu souligner cette « course du flambeau » qu’évoquent les paroles de clôture des Jeux. Lorsque l’heure sonna cette fois de les prononcer, trois drapeaux furent arborés au stade : celui de la Grèce, celui de la France, celui de la Hollande et les hymnes des trois pays les saluèrent. Il continuera d’en être ainsi en hommage à l’hellénisme immortel en même temps qu’aux Jeux terminés et aux Jeux prochains. Par cette addition se trouva complété à mon gré le protocole du cérémonial olympique que j’avais construit pièce à pièce et par étapes, pour ne pas surprendre des spectateurs et des ac-