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qu’il attachait à ce que l’affaire fût remise en route. Elle le fut finalement un peu boiteusement et l’on se décida à construire le stade… à Colombes.

Si j’avais été le maître, aucun des emplacements envisagés n’eût eu mes préférences. Il y en avait un autre en plein Paris qui présentait de bien plus grands avantages. Devant l’École Militaire, au Champ de Mars, la disparition de la fameuse « Galerie des machines » de 1889 laissait libre une vaste esplanade dont le sort sans doute était fixé et sur laquelle on ne construirait plus d’édifice permanent afin de laisser libre une des plus belles perspectives parisiennes. Mais en disposer pour la brève période des Jeux Olympiques ne préjugeait rien. À ce moment, l’École Militaire, avec ses immenses bâtiments, ses espaces, ses cours, était quasi inoccupée. J’avais été la revoir pour vérifier les dispositions et les dimensions. Quel « quartier d’athlètes » ne pouvait-on pas installer là ! La dépense eût été diminuée dans de considérables proportions, sans compter que nulle part les transports n’étaient plus faciles à compléter : tramways, métros, bateaux, tout était à portée. De quelque côté qu’on l’envisageât, cette solution surpassait toutes les autres, mais il n’appartenait pas au C.I.O. d’intervenir et d’en saisir l’opinion. Je m’efforçai de la recommander officieusement sans y réussir.

Au printemps (1922), le C.I.O. devait s’assembler à Paris. Lorsque nous nous réunîmes, la crise était à peu près conjurée. Il avait été convenu que ce serait une réunion d’affaires, un « business meeting », sans les festivités habituelles. Il n’y eut en effet qu’un dîner donné par le Comité français, une réception intime à l’Élysée et un original dé-