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Un stade et six administrations

Leurs espoirs commencèrent par être déçus. Ce titre humoristique d’un article de M. Robert de Jouvenel, publié en tête de l’Œuvre, explique l’aventure. En peu de temps, en effet, les Jeux Olympiques furent la proie d’une hydre administrative à six têtes. Les départements de l’Intérieur, des Affaires Étrangères, de la Guerre, de l’Instruction Publique se trouvaient automatiquement mêlés à l’entreprise, ainsi que le Conseil municipal de Paris. Un engagement pris envers le département de l’Agriculture pour des terrains où le Comité olympique français voulait construire son stade provoqua une sixième intervention. Dès le 27 juin 1921, à peine clos le congrès de Lausanne, le comte Jean de Castellane avait présenté au Conseil municipal dont il faisait partie, une proposition précédée d’un court exposé parfaitement clair. Il eût suffi de partir de là sans arrière-pensées concernant les avantages personnels ou les intérêts de quartier ; la préparation des Jeux se fût aussitôt orientée dans le sens désirable. Tel ne fut pas le cas. Si l’on rapproche le document initial que je viens de citer du compte rendu de la séance du Conseil du 11 mars 1922, tel qu’il figure au Bulletin Officiel Municipal du 12 mars, on se rendra compte du grabuge effarant qui, en huit mois, s’était créé autour d’une question très simple, mais compliquée d’une autre qui ne l’était pas. Comme le disait M. de Castellane, il y avait à prévoir un stade pouvant contenir à peu près