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les Jeux de 1924 et, en tous cas, ceux de 1928, et Los-Angeles, se voyant reportée à 1932, au plus tôt, avait jugé l’attente trop longue pour l’opinion transatlantique accoutumée aux promptes réalisations. De part et d’autre, des poussées de presse s’étaient produites qui auraient eu le temps de se manifester au lendemain de la publication de ma lettre du 17 mars, mais précisément ne s’étaient pas alors fait sentir. L’agitation italienne avait atteint en quelques jours un diapason tel que M. Gaston Vidal, sous-secrétaire d’État à l’Enseignement Technique, avait jugé nécessaire de se faire remplacer au dernier moment comme délégué du Comité olympique français au Congrès de Lausanne. Notre collègue Montu, très embarrassé, prit le parti de se retirer après le vote. Quant aux délégués américains, ils manifestèrent une certaine rancune qui ne savait trop comment s’exprimer, étant sans motif valable.

Depuis les événements de 1901 et de 1905 (le transfert des Jeux de 1904 et de 1908 de Chicago à St-Louis et de Rome à Londres), nous avions résolu au C.I.O. de ne plus tenir compte que des candidatures appuyées par une organisation déjà solidement préparée et par des engagements financiers sérieux. Tel avait été le cas pour Stockholm, pour Berlin, pour Anvers ; tel aussi pour Amsterdam. Rome, au contraire, ne présentait, cette fois, aucune garantie ; il n’y avait ni comité constitué, ni fonds réunis. À tous les arguments déjà rappelés se superposait, du reste, en ces temps instables issus de la guerre et alors que j’envisageais ma retraite comme définitivement résolue, le souci d’engager le proche avenir dans la mesure où la stabilité en résultant pourrait faciliter, à mon successeur, quel qu’il fût, les premiers temps de sa présidence.