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celle du congrès de 1914, malgré les influences apaisantes de l’ambiance vaudoise. Positivement, l’action des années de guerre encore proches se faisait sentir. Les nationalismes s’exaspéraient pour la moindre chose et, tandis qu’en 1914 on s’était rencontré autour du désir d’établir une législation olympique permanente, cette fois l’idée d’instabilité régnait. Tout de suite on parla d’un congrès nouveau pour 1925 qui pourrait être appelé à réviser ce qu’on allait décider à celui de 1921 : état d’esprit évidemment défectueux, que les circonstances toutefois excusaient dans une certaine mesure. À peine assemblé, le Congrès se trouva fixé ainsi que cela était désirable sur le lieu des Jeux futurs. Dès sa première séance, tenue le 2 juin au soir, le C. I. O. avait fait droit à ma demande et attribué à Paris et à Amsterdam la célébration des viiie et ixe Olympiades.

Ce vote avait été émis sur la proposition de M. Guth-Jarkovsky, appuyé par MM. de Baillet-Latour et de Polignac. Contestée pour vice de forme, l’épreuve renouvelée avait donné la même majorité en faveur de la double attribution. Je m’étais abstenu, voulant moins que jamais entraver la liberté du vote, mais vraiment il eût été très regrettable de voir Amsterdam — qui s’était, par esprit sportif et bonne camaraderie internationale, désistée en faveur d’Anvers et le faisait de nouveau en 1921 en faveur de Paris, et dans des termes dont j’avais été touché — privée d’une satisfaction si longtemps attendue et légitimement réclamée. Pour Paris, tout le monde était d’accord. On l’eût été de même pour Amsterdam si, comme le Congrès approchait, un accès de mauvaise humeur ne s’était manifesté en Italie et un accès d’impatience en Amérique. Rome s’était soudainement avisée qu’elle aurait pu se faire attribuer