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concours. Tous semblaient d’accord… Non en vérité. Les chevaliers du moyen-âge furent moins exclusivement artistocratiques dans leurs conceptions de l’équitation que leurs successeurs d’aujourd’hui. À la Conférence de 1921, à laquelle participaient entre autres le général italien Bellotti et le général belge Joostens, je ne pus faire adopter mes vues qu’à titre lointain et me bornai à faire annexer au procès-verbal une note qui les résumait. Le programme olympique équestre resta ce qu’il était, du moins à titre provisoire, mais ces provisoires-là durent indéfiniment.

Paul Rousseau ne réussit pas non plus à créer sa superfédération. On se borna au maintien d’un « Bureau des Fédérations Internationales » auquel on semblait très désireux de mesurer chichement les droits d’intervention et les moyens d’existence. Je ne sais si ce rouage nouveau eût donné tout ce qu’en attendait son promoteur, mais au point de vue olympique, il eût certainement rendu service au C.I.O., en l’aidant à se décharger d’un rôle technique trop étendu et aux responsabilités duquel j’avais toujours désiré voir luire le jour où il pourrait se soustraire. En tout cas, le Congrès des Fédérations Internationales, tant à la première séance que l’on me demanda d’ouvrir, qu’au banquet final marqua qu’entre elles et le C.I.O., l’ère des malentendus avait pris fin.

Le Congrès Olympique proprement dit, dont j’avais désigné, selon le droit que j’en avais, notre collègue suédois J.-S. Edström comme président, fut assez mouvementé, par moments orageux. Edström y apporta son habituel dévouement, son intelligente habileté… et une poigne autoritaire qui me fit sourire en pensant aux reproches d’autoritarisme qu’on m’avait parfois adressés. L’atmosphère était très différente de