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trouvait le problème des « Jeux d’hiver ». Les Scandinaves n’en voulaient à aucun prix. Le patinage, en 1894, avait été compris dans l’énumération des concours désirables. Londres, qui possédait un « palais de glace », avait pu, en 1908, organiser des épreuves satisfaisantes. Mais, en 1912, Stockholm avait saisi avec empressement l’argument qu’elle n’en possédait point pour se libérer de ce numéro. Seulement en vingt-cinq ans, non seulement les sports hivernaux s’étaient répandus dans une quantité d’autres pays mais ils y présentaient un caractère d’amateurisme, de dignité sportive si franc et si pur, que leur exclusion totale du programme olympique lui enlevaient beaucoup de force et de valeur. D’autre part, comment faire ? En plus de la résistance Scandinave, il y avait ce double souci qu’ils ne pourraient avoir lieu ni en même temps ni au même endroit que les Jeux. On fabrique de la glace artificielle, mais non point de la neige, et encore moins des sommets. Exigerait-on des Hollandais, en 1928, qu’ils érigent une chaîne de montagnes achetée d’occasion ou faite sur mesure ? Constituer une sorte de cycle autonome et pourtant relié à son frère aîné, c’était évidemment l’unique solution, pleine d’inconvénients quand même. Pour ce motif, j’avais tenu à briser la discussion par une première rencontre entre spécialistes. Le rapport de M. A. Megroz, au nom de la conférence consultative, atténua en effet le choc, et finalement il fut entendu que la France — si elle était désignée (elle ne l’était pas encore, mais ne pouvait plus ne pas l’être) — aurait le droit d’organiser en 1924, à Chamonix, une semaine de sports d’hiver, à laquelle le C.I.O. donnerait son patronage mais qui « ne ferait pas partie des Jeux ». Cette dernière clause devait être annulée