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elle n’aurait sûrement qu’une vie éphémère ; la Hongrie et la Turquie n’y adhéreraient probablement qu’avec réticences. Par contre, si on laissait s’implanter, se consolider tous ces « Jeux », qui prétendaient s’organiser en Irlande, en Pologne, en Catalogne, dans les Balkans, aux Indes, dans le « Proche-Orient », il en pouvait résulter des fissures dans le bloc olympique. Toutes ces entreprises sans doute se réclamaient de nous et demandaient notre patronage. Mais très novices en matière olympique, étrangers à l’esprit du C.I.O., ceux qui les concevaient et cherchaient à les mettre sur pied nourrissaient des arrière-pensées nationalistes ou confessionnelles, qui finiraient par faire dévier l’ensemble du mouvement.

Je laissai s’achever l’année 1920 et s’apaiser les polémiques de détail consécutives aux Jeux d’Anvers : règlements de comptes, disputes techniques, etc… L’impression d’ensemble qu’ils avaient laissée n’en était pas atteinte. Je mettais sur pied pendant ce temps le programme matériel du Congrès de Lausanne. Le gouvernement fédéral avait accepté que les invitations fussent remises, dans chaque pays, par les légations et consulats de Suisse. Il fallait qu’elles parvinssent longtemps à l’avance ; d’autant que cette fois la formule était beaucoup plus complexe qu’en juin 1914. À Paris, il n’y avait eu à convoquer que les délégués des comités nationaux en vue d’arrêter la liste et les conditions techniques des différentes épreuves pour chaque sport. En 1921, cette question-là subsistait, mais beaucoup d’autres avaient surgi dont il ne convenait pas de composer une salade confiée à une assemblée unique.

Le tableau des « Congrès et Conférences olympiques » indique assez cette préoccupation. En fait, il y en aurait une série, échelonnés du 26