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1896, transmet les invitations. Il est ainsi le maître de cette distribution, sans que le principe fondamental de l’universalité ait à subir d’atteinte directe. Le C.I.O. n’avait donc pas de décision nouvelle à prendre. Néanmoins, on s’arrêta, contrairement à l’avis de plusieurs d’entre nous à un moyen terme qui consistait à énumérer les pays qui seraient invités, sous prétexte que les autres n’étaient pas représentés au C.I.O. C’était une double faute, car si la mort en Allemagne, les démissions ailleurs avaient fait des vides dans nos rangs, il restait les Hongrois, qui n’étaient ni morts ni démissionnaires.

Au cours de la session de 1919, on vit arriver à Lausanne quatorze avions militaires français, venus de Nancy sur invitation de l’École Lausannoise d’aviation civile. Une lettre du président du Conseil, ministre de la Guerre, me faisait savoir en même temps qu’en envoyant cette escadrille, avec l’autorisation du gouvernement fédéral et « à l’occasion du XXVe anniversaire du Rétablissement des Jeux Olympiques », M. Clemenceau entendait marquer la « haute estime » en laquelle il tenait le C.I.O. et son œuvre. Par-là, les mécontents furent invités au silence mais ils continuèrent, pendant longtemps encore, de gronder et de marquer de beaucoup de manières leur mauvais vouloir. Que cherchaient-ils ? Rien de précis. Mis en demeure, finalement, d’exprimer leurs griefs, les journaux qui les soutenaient se turent et la participation française s’organisa à son tour.

À Anvers, l’activité directoriale — et parfois dictatoriale — de notre collègue faisait merveille. Il fallait tout créer et tout fut créé, non pas, certes, avec l’ampleur et la somptuosité prévues par les projets primitifs présentés au C.I.O. avant la guerre, lorsqu’avait été posée pour la première