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La septième Olympiade (Anvers 1920)

Sitôt l’armistice signé, je me préoccupai de réunir les collègues qui étaient le plus à portée parmi les « dirigeants ». Il importait que cette session se tînt à Lausanne, devenue entre-temps le centre administratif permanent de l’Olympisme et dont il fallait que fussent ainsi consacrés les titres. Au printemps de 1919, il allait y avoir vingt-cinq ans du rétablissement des Jeux. Sans donner à cette coïncidence une importance que les circonstances ne comportaient pas, on pouvait y trouver le moyen d’assurer à la session un relief de bon aloi. Les pouvoirs publics suisses adhérèrent à cette idée. M. Gustave Ador, récemment élu à la présidence de la Confédération où l’avaient poussé malgré lui la notoriété universelle dont il jouissait et la reconnaissance des belligérants pour ses efforts à panser leurs blessures, accepta aussitôt de présider la cérémonie qui eut lieu avec toute la solennité désirable, mais au milieu de l’inclémence d’un hiver qui s’attardait. Nos amis lausannois, guidés par l’infatigable et dévoué Dr Messerli, firent à notre session un cadre brillant et varié. Les délibérations furent paisibles comme il convient entre amis heureux de se retrouver et de constater la solidité de l’armature olympique. C’est hors de l’enceinte que régnait l’agitation. Paris en était le centre. Chose inouïe, une opposition hargneuse et peu loyale dans ses procédés était dirigée contre Anvers. S’il y avait, en un pareil moment, un geste qui s’imposait,