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mémoires olympiques

Au Brésil, l’organisation sportive était lente à se développer, mais nous avions en M. de Rio Branco, ancien capitaine de football, maintenant ministre à Berne, un collaborateur sûr et dévoué. Je pus en 1916 créer, à Paris, un Comité transitoire, dont M. de Matheu, consul général du Salvador, fut la cheville ouvrière et qui, grâce à lui, se livra à la propagande la plus active. Une brochure illustrée intitulée « Que es el olimpismo ? » fut abondamment répandue dans les pays sud-américains, superposant son action à celle du Comité espagnol, auquel le zèle et la générosité du marquis de Villamejor avaient insufflé une vie nouvelle. De Madrid aussi où j’eus en 1916 l’occasion de présider une séance de ce comité, partit un effort de propagande par la diffusion d’une brochure de l’Olympisme.

L’hommage retentissant rendu au C. I. O., à San Francisco avait eu une répercussion plus directe encore aux Philippines, où les Américains s’étaient, dès le début de leur pénétration, préoccupés d’implanter le sport. Déjà avant la guerre, je m’étais mis en relations avec la Far Eastern Athletic Association, dont le siège était à Manille, et dont le président en 1915 était le docteur Wu Ting Fang, de Shangaï, qu’entouraient d’excellents conseillers américains. Avec l’appui éclairé des gens de la Y. M. C. A., ils faisaient de remarquable besogne et, maintenant que le prestige du C. I. O. avait atteint leurs rivages, se montraient assez désireux de placer leurs « Jeux d’Extrême-Orient » sous son égide. Ils se jugeaient appelés à régénérer la Chine, le Japon, le Siam et en additionnaient les chiffres de population avec complaisance. Sans admettre en pareille matière les progressions toujours strictement mathématiques des évaluations américaines pour l’avenir, nous