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rité bleutée, les « Échos du passé », hymnes antiques et byzantins, avaient été interprétés par le chœur de l’Église Grecque. Puis tandis que la lumière renaissait lentement, les « Voix du Nord », celles des chanteurs suédois, évoquaient l’espérance du renouveau olympique dont la troisième partie célébrait la résurrection, mettant en jeu les masses compactes de l’École de Chant Choral, tout cela coupé de morceaux d’orgue dont la tonalité allait s’accentuant, et de stances par lesquelles s’exprimait la pensée directrice jusqu’à l’apothéose finale : un cortège de jeunes filles, en costume antique, venant couronner les drapeaux des nations organisatrices des cinq premières Olympiades : Grèce, France, États-Unis, Angleterre, Suède. La Marseillaise fameuse, harmonisée par Gossec et accompagnée du son des cloches, retentissait alors… Les harmonies furent parfaites mais les jeux de lumière assez mal réglés et le cortège un peu désuni.

Le Président s’était prêté pour respecter l’eurythmie à une entrée obscure et silencieuse, au grand scandale du Protocole !

Ces fêtes de 1914 terminées à Reims par une représentation splendide donnée par le marquis de Polignac au Collège d’Athlètes n’avaient nullement nui aux travaux du Congrès. Hormis le jour de l’excursion à Maintenon, il y avait toujours eu deux séances par jour, une le matin et une l’après-midi, de 2 à 4 heures ; en tout quinze séances. On fit ainsi une besogne considérable. La bonne volonté des délégués ne se lassa pas. Ils donnèrent jusqu’au bout leur effort. Je présidais toutes les séances, une seule exceptée, et n’en eus aucun ennui. Les interventions oratoires furent toujours mesurées ; des résumés en français ou en anglais