Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
130
mémoires olympiques

cemment installée dans un palais dont l’architecture un peu inattendue avait, du moins, la fraîcheur et l’éclat de la jeunesse, occupait une place des plus honorables dans le monde des études sans qu’elle y exerçât de prépondérance aucune. Étalée délicieusement au bord du lac, couronnée de forêts, munie de toutes les possibilités sportives imaginables, elle était, pour y établir (dans ses murs ou tout à proximité) le siège administratif de l’olympisme, la mieux désignée qui pût se concevoir. Pour cela, il fallait d’abord s’y introduire.

Je souhaitais voir se détourner vers la psychologie une attention médicale qui s’accentuait assez rapidement et dont je redoutais le caractère trop exclusivement physiologique. Ayant eu beaucoup d’amis médecins, à commencer par le sportif et charmant Fernand Lagrange, l’auteur de la Physiologie des Exercices du Corps, je puis me permettre de dire d’eux quelque mal. Aussi bien m’en suis-je expliqué il n’y a pas encore longtemps dans Praxis, le journal bilingue des médecins suisses, à propos du « cas morbide » qui, au lieu d’être considéré comme l’exception ainsi qu’en fait cela se doit, tendait de plus en plus à s’imposer comme la norme en une infinité de domaines et en particulier dans le domaine sportif. Ce n’est pas ici le lieu de tenter même un résumé d’une question si délicate. Mais ce que j’en dis là suffit à donner la genèse du Congrès de Lausanne. J’en avais parlé dès 1909 à mes collègues et leur apportai deux ans plus tard, à la réunion de Budapest, un programme qu’ils accueillirent avec empressement et qui fut peu après publié en allemand, en anglais, en français et en italien. Il est court ; je crois utile d’en reproduire ici le texte français :