Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
mémoires olympiques

discipline impeccable méritait sa récompense et l’a eue. Sullivan, complètement rallié, dirigeait le contingent avec une maestria et une conscience absolues et le colonel Thompson, qui le présidait et qui habitait sur son yacht, augmentait par la cordialité de son accueil les sympathies que s’attiraient ses jeunes compatriotes.

L’Angleterre, malgré l’ardeur des dirigeants, s’était mal préparée et manquait perdre courage devant la liste de ses échecs, mais la Finlande, sans ressources financières, sans terrains, handicapée par ses hivers trop longs, remportait des lauriers étonnants, simplement parce que ses fils avaient voulu les lui rapporter.

Un record. Une Suédoise, Mme Wersäll, avait six fils engagés dans les Jeux, les derniers en qualité de boy-scouts enrôlés pour aider à l’ordre et aux messages. N’est-ce pas antique ? Le C.I.O. lui a décerné la médaille olympique.

Deux innovations. À Londres, il y avait Saint-Paul. À Stockholm, point de cathédrale digne de ce nom. Alors un bref service religieux a eu lieu dans le stade au moment de l’ouverture : un simple psaume, une prière en suédois par l’archevêque d’Upsal, puis une autre en anglais composée et dite par le Rév. Laffan : dix minutes en tout. Et, au milieu du grand silence de ces milliers de spectateurs et d’athlètes, cela touchait au sublime. Mais j’eus le sentiment que nous outrepassions nos droits…

Pour éviter les décorations, le roi en avait créé une : une médaille d’argent avec un ruban bleu et jaune pâle qui devait être donnée largement. C’était une solution parfaite, mais les quêteurs de distinctions opérèrent dans la coulisse, si bien