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bitions des jeunes gens ». Le Mens fervida in corpore lacertoso partit de là. « Messieurs les athlètes, plaisanta un journal, auront un équilibre bien joli à maintenir entre l’ardeur pétulante de l’esprit et la souplesse audacieuse du corps. Ce sera presque de l’aéroplane. On en tombe ; on s’y tue même, mais la fin est glorieuse, et sur les ailes de ce biplan-là, ceux qui ne tombent pas ont la chance d’atteindre peut-être les plus hauts sommets du parfait olympisme. »

Pour en finir avec l’année 1911, je dois mentionner ma visite en Hollande. Après m’être arrêté à Bruxelles, à Anvers et un peu plus longtemps à La Haye et à l’Université de Leyde, j’avais assisté à Amsterdam à une réunion des présidents et sociétés sportives néerlandaises, et à l’issue d’un dîner donné par notre cher collègue de Tuyll, j’avais posé, d’accord avec lui, un premier jalon en vue d’une célébration future des Jeux Olympiques en Hollande. Il me semblait que très probante et pleine d’enseignements serait cette expérience-là. Les grandes métropoles ne convenaient pas tellement à de telles manifestations. La Haye ou Amsterdam étaient mieux indiquées. Mais les Hollandais semblaient à la fois désireux de voir choisir leurs villes et intimidés par les responsabilités à encourir en le demandant. La question fut discutée dans un petit article en langue hollandaise que publia notre Revue. À partir de ce moment, l’éventualité demeura sur l’horizon, et pour l’y maintenir, nous avions en la personne de F. W. de Tuyll le plus convaincu et le plus convainquant des apôtres. Dix-huit ans plus tard, l’éventualité deviendrait réalité. Malheureusement, il se serait plus là pour en jouir.