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de Rameau et de Palestrina versaient sur une assistance à la fois enthousiasmée et recueillie leurs harmonies magnifiques. Pour cet ensemble, il n’avait fallu que la participation d’une société de gymnastique, d’une salle d’armes et de sociétés musicales d’un quartier de Paris. Ce ne fut pas seulement pour moi la réalisation d’un rêve merveilleux, mais l’acquisition d’une certitude concernant l’art populaire. La civilisation à cet égard avait fait fausse route et seul le « retour de l’eurythmie » la replacerait dans la bonne direction : l’eurythmie, chose perdue, dont on parle sans même se douter en quoi elle consista jadis !

Le numéro de la Revue Olympique qui contient le récit de la fête du 16 mai 1911, et en même temps les comptes rendus de la session de Budapest (qui s’ouvrit huit jours plus tard), contient encore le programme préliminaire du Congrès de Psychologie Sportive, convoqué à Lausanne pour 1913, et l’annonce pour le printemps de 1914 de grandes fêtes dont Paris serait le théâtre et par lesquelles serait glorifié le vingtième anniversaire du rétablissement des Jeux Olympiques, en même temps qu’un Congrès de délégués des comités nationaux permettrait d’arrêter les conditions techniques définitives des Jeux futurs. Budapest symbolise ainsi pour nous la solidité des assises sur lesquelles nous avions édifié le C.I.O. et la grandeur des espoirs qu’il nous était permis de concevoir pour l’achèvement de l’édifice : ce que je tentai d’exprimer en faisant graver sur une nouvelle médaille la devise que je souhaitais voir substituer à l’éternel Mens sana in corpore sano, dont l’idéal « excellemment hygiénique » restait « un peu trop médical pour être proposé aux am-