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également cinq ans après que le programme en avait été arrêté par la Conférence de Paris. Des règles et prescriptions très simples furent publiées en allemand, anglais, français (Revue Olympique de septembre 1911), mais non sans réticences du Comité suédois auquel le bureau du C. I. O. dut promettre son concours direct pour la diffusion des invitations. J’ai su depuis que les artistes et écrivains suédois avaient manifesté une violente opposition et j’aurai occasion de dire à quelle situation bizarre cela nous conduisit.

Pour encourager les futurs concurrents et créer, si possible, un mouvement favorable, nous fîmes au C.I.O., durant cette année 1911, de grands efforts. Mes collègues, je dois dire, avaient, pour la plupart, quelque peine à s’intéresser vraiment à cette partie de l’œuvre. C’est à moi qu’incombèrent en général le travail et la dépense. D’abord un Concours spécial d’architecture fut ouvert à Paris et j’en pus faire accepter le patronage par le président Fallières. Il s’agissait d’établir les plans d’une « Olympie moderne ». Tous concurrents étaient admis sans distinctions de nationalité ou autres. Le sujet avait été exposé et commenté préalablement dans une série d’articles de la Revue Olympique échelonnés d’octobre 1909 à mars 1910. Certes, il ouvrait assez de problèmes techniques et de perspectives variées pour attirer de jeunes architectes. La correspondance témoignait pourtant de la part de ceux-ci de beaucoup d’hésitation et de froideur. À la suite de ces articles, réunis en brochure pour la propagande, la Revue publia une seconde série sous le titre : « Décoration, Pyrotechnie, Harmonies, Cortèges ». Le texte en fut envoyé aux sociétés, aux écoles, aux groupements d’art ainsi qu’aux petits céna-