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classes, pas toujours commode à maintenir, sinon à provoquer, m’amusait, et je pense que c’est en observant la manière dont je m’y prenais pour réussir qu’un jeune publiciste m’avait découvert « des coins curieux d’apôtre qui s’en fiche ». Dans la France d’alors, il était très nécessaire de savoir prendre à la blague — ou, du moins, en avoir l’air — les projets graves qu’on méditait de faire aboutir.

Le programme du Congrès de 1894, je l’ai là sous les yeux, en deux formules entre lesquelles s’étend un espace de quelque dix mois. En tête, une trinité immuable composée de trois commissaires : C. Herbert, secrétaire de l’International Athletic Association (Londres) pour l’Angleterre et l’Empire britannique ; W. M. Sloane, professeur à l’université de Princeton pour le continent américain ; et moi-même, pour la France et l’Europe continentale. Cette géographie inhabituelle était destinée à me faciliter la propagande. Mes deux collègues avaient d’abord accepté pour m’être agréable. Herbert, assez taciturne, beaucoup plus compréhensif qu’il ne paraissait au premier contact, avait, à sa disposition, comme chef administratif de l’A.A.A., tout un réseau propagandiste organisé. Sloane devait à sa situation, à sa réputation déjà grande, des moyens d’atteindre le monde universitaire transatlantique dont j’avais constaté en 1889 qu’il dominait l’athlétisme américain et qu’on ne pouvait rien faire sans lui.

Après les noms des commissaires venaient les huit articles suivants qui, je crois, n’ont jamais été reproduits depuis lors :

I. — Définition de l’amateur : bases de cette définition. — Possibilité et utilité d’une définition internationale.