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Budapest : 1911

Comme 1905, 1911 fut une de nos années les plus fructueuses. La réunion de Budapest y joua le rôle central, mais notre activité, soit qu’elle s’y concentrât, soit qu’elle en rayonnât, s’étendit à de multiples domaines. Je rendrai en passant cet hommage à la Hongrie que, depuis la première heure, elle se montra la plus compréhensive et que, jusqu’à ce jour, elle est demeurée une des plus fidèles en matière olympique. Pour moi, c’était un pays ami. La Pologne avait exercé, par une camaraderie juvénile, une emprise sur mon enfance. La Hongrie fut le pays de l’adolescence et de la prime jeunesse comme l’Angleterre et les États-Unis, les pays du début de la vie virile, plus tard la Grèce et la Suisse, les pays de l’attachement définitif. Je dois beaucoup à tant d’amitiés cosmopolites. Elles ne nuisirent jamais en rien au culte de mon propre pays. Mais autant je crois à la valeur de ce genre de cosmopolitisme, autant j’estime qu’il faut se méfier de celui qui naît du simple voyage et par là, ouvre la porte à de dangereuses incompréhensions et illusions.

Budapest, pour nous recevoir au mois de mai 1911, déploya une fastueuse hospitalité. Des salles avaient été préparées au Palais de l’Académie des Sciences. C’est là que l’archiduc Joseph, représentant le souverain absent, nous adressa le 23 mai son allocution de bienvenue après celle du premier ministre, le comte Khuen-Hedervary. Réception à la Cour, dîners offerts par le gouver-