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rudimentaires et des plus imparfaits. Malgré qu’en l’an 450 avant J. C. on l’eût revisé (avec l’aide d’ailleurs des astronomes grecs), le désordre subsista. En l’an 48, l’année civile se trouvait avancer de trois mois sur l’année solaire. C’est alors que Jules César, toujours en faisant appel aux Grecs, réalisa la réforme qui porte son nom et établit l’année de 365 jours avec un jour de plus tous les quatre ans. Cette mesure donnait vingt-quatre heures de trop tous les 128 ans. En 1582 le pape Grégoire xiii entreprit d’y remédier ; nous vivons encore sous le régime rectifié pendant son pontificat.

Mais en tout cela il ne s’agit que du calendrier. Pour aller plus loin, des observations consciencieuses et patientes ne suffisaient pas ; il allait falloir ce « certain art de deviner » en lequel Leibnitz aperçoit la condition du progrès. L’imagination grecque en s’exerçant sur les acquisitions chaldéennes franchit la décisive frontière.

« L’idée sphérique » si l’on peut employer pareille expression, s’était introduite de bonne heure en astronomie. On la concevait en effet rien qu’en contemplant la voûte céleste dont la forme s’impose à tous les regards. L’axe, les pôles, les points cardinaux, conséquences de la sphère furent utilisés de bonne heure. Les tables de Sargon distinguent déjà les pays situés au nord et au sud, à l’est et à l’ouest. Mais la voûte céleste était supposée métallique, les étoiles étant