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L’UNITÉ MÉCANIQUE DU MONDE


Donc cette loi de Newton s’étend à tout l’univers. Et voilà ce qu’il faut entendre par ces mots : unité mécanique du monde. Cela ne signifie pas, en effet, qu’il y ait quelque part un centre unique autour duquel tout tourne, auquel tout soit lié, ni que le mouvement général soit harmonisé de façon à éviter tout heurt, toute rencontre. La mécanique céleste n’est pas comparable à une horloge géante dont toutes les pièces travailleraient en vue d’un but simple et visible. Il s’agit au contraire de systèmes innombrables lancés dans l’abîme sans lien entre eux et pouvant d’autant mieux entrer en collision qu’ils s’attirent les uns les autres. La sécurité que nous éprouvons à cet égard vient de ce que notre fugitive existence s’écoule au milieu de la stabilité apparente la plus complète, et cette stabilité est le résultat des énormes distances sidérales. C’est là ce qui, notamment, conserve à travers les âges aux constellations de notre ciel étoilé leur aspect coutumier. Songez que pour qu’une étoile, parmi les plus proches, apparaisse déplacée d’un espace égal au diamètre de la pleine lune, il faut 2000 ans ! Quant aux collisions, voici qui illustre leur peu de fréquence. Le soleil — le nôtre — se dirige avec son cortège de planètes et à une vitesse d’en-