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cul des perturbations ». Car on entend bien que tous ces astres en agissant sans cesse les uns sur les autres se font réciproquement dévier, se retardent, s’accélèrent… C’est en constatant toutes les causes d’entrave des lois de Képler et en les calculant d’avance qu’on arrive à en vérifier sans cesse l’exactitude par le relevé de leurs inexactitudes mêmes. Le triomphe de cette méthode s’est trouvé consacré par la découverte de la planète Neptune.

Le 31 août 1846 — une des grandes dates de l’histoire — l’astronome Le Verrier annonçait à l’académie des sciences de France la place où se trouverait le 1 er janvier 1847 la planète dont la masse en agissant sur Uranus en troublait la marche et jetait le désordre dans les calculs relatifs à cette dernière planète. Or, dès le 18 septembre, les astronomes ainsi avertis apercevaient Neptune presque au lieu indiqué par Le Verrier et lui reconnaissaient presque exactement les dimensions prévues. Ce fut un cri d’admiration pour l’homme qui avait ainsi « déterminé par la seule puissance du calcul la place et la grandeur approximatives d’un corps situé bien au delà des limites jusqu’alors connues de notre système planétaire, d’un corps dont la distance au soleil surpasse onze cents millions de lieues ». (Arago).