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sons là, comme en bien d’autres moments de l’histoire, la fausseté de cette théorie du progrès fatal qui assimile en quelque sorte l’esprit humain à ces terrains sédimentaires dont le niveau s’élève peu à peu, régulièrement. Non, le progrès ne s’engendre pas lui-même : il résulte à tout instant d’un effort que l’imprévu des événements peut tour à tour favoriser ou entraver.

On doit aux Arabes d’avoir été, en ce domaine comme en d’autres, les sauveteurs d’une partie de la riche cargaison antique. Lorsque le calife Al-Mansor eut transporté sa capitale de Damas à Bagdad, une école d’astronomie se développa dans cette dernière ville. Plus tard, et pendant deux siècles, l’école du Caire brilla à son tour ; puis vinrent les écoles arabes d’Espagne et du Maroc. Dans la Perse occidentale, à Meragah, vers 1300, un observatoire fut élevé. Un peu plus tard, un fils de Tameran en bâtit à Samarcande un énorme, dont les restes ont été déblayés par les archéologues modernes. Tout cela d’ailleurs était plus chaldéen que grec de procédés et d’aspirations.

L’inattention occidentale subsistait. Il fallut, pour en avoir raison, que les Portugais doublassent le cap de Bonne-Espérance en 1484 et qu’en 1492 Christophe Colomb découvrit l’Amérique. Alors parut Copernic, qui proclama le véritable système solaire que Galilée et Képler réussirent enfin à faire accepter. Ce dernier trouva les lois