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Donc la volonté doit se tendre sur l’application de la résolution suivante. Dites-vous : je ne laisserai désormais passer aucune occasion de pratiquer quelqu’un des sports dont j’ai acquis la connaissance élémentaire. Toutes les fois que, dans des conditions raisonnables, je me trouverai à même de ramer, de nager, de monter à cheval, de conduire une auto, de faire une course à bicyclette, un assaut d’armes, une passe de boxe ou de lutte… je me considérerai comme engagé par serment vis-à-vis de moi-même à en profiter.

Telle est la recette pour s’entretenir. Ce n’est pas seulement la meilleure, c’est la seule. Croyez-en une vieille expérience : il n’y en a point d’autre. Par là seulement vous demeurerez ce demi-entraîné dont je traçais tout à l’heure la silhouette. Spencer a dit une parole qui m’a toujours paru infiniment regrettable, non pas en elle-même mais par les conclusions que le public se croit autorisé à en tirer. Spencer a dit qu’il importait à une nation d’être composée de « bons animaux ». Son intention était juste mais l’animalisme ainsi proclamé est loin d’être le dernier mot de la sagesse nationale. Par contre, tout le monde sera d’accord pour me concéder qu’il est d’un suprême intérêt pour un État moderne que tous ses administrés soient des « demi-entraînés ».



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