sans beaucoup de frais, trouver à satisfaire ce besoin-là ? Il y a plus d’endroits qu’on ne pense où puisse s’attacher une corde lisse !
Ingéniez-vous, que diable ! Ne faites-vous point partie de la confrérie de Saint Débrouillard ! Aidez-vous, il vous aidera !
POURQUOI DONC, CETTE MANIE DE NUDITÉ ?…
C’est en ces termes que beaucoup de parents s’expriment au sujet d’une pratique qui leur apparaît comme une des formes du maboulisme contemporain et qu’ils s’étonnent de ne pas voir emporter par le vent de la mode aussi vite qu’elle était venue.
Jadis, les Grecs l’avaient instaurée… Affaire de climat, disent volontiers les inexperts, sans se rendre compte que, précisément, les terres de soleil ne sont pas les plus propices à cet égard. Cette fois, du reste, la nudité nous est arrivée du Nord. C’est à un Danois, l’ingénieur J. P. Muller, qu’on en doit la réapparition. En quelques années, il a conquis la Scandinavie et fait école en Allemagne et en Amérique. Son petit volume détient, si je ne m’abuse, le record tant en ce qui concerne le total des exemplaires vendus que le nombre des idiomes en lesquels il fut traduit : chiffres fabuleux qui établissent nettement que le caprice de la mode n’a rien à voir ici.
Entraînés par leur enthousiasme, des disciples exaltés ont, toutefois, perdu de vue le point central de la question. Pour eux, la nudité serait l’état normal de l’homme dont l’aurait détourné l’erreur d’une civilisation inintelligente. Ceci est simplement absurde. La nature couvre de poil ou de plume les animaux qui ne savent point confectionner leurs vêtements et si l’homme s’avisait de vivre désormais dépouillé des siens, elle aurait tôt fait de le recouvrir d’une pareille toison. Le premier luxe du sauvage qui se civilise est de se loger et de se vêtir, de chercher l’abri contre les intempéries et de bien clore sa demeure.
Il est aussi ridicule de prétendre que l’homme doit vivre exposé à l’air que de vouloir le faire vivre dans l’eau. L’analogie est parfaite entre les deux cas, car il en est de l’usage bienfaisant de l’aérothérapie comme il en est de celui de l’hydrothérapie. Seulement, la seconde n’est jamais complètement sortie de nos mœurs alors que nous avions oublié la première.