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lièrement attrayante pour l’élève. Dans un gymnase clos et couvert, on n’en étudiera en quelque sorte que le squelette ; mais dehors, le moindre espace propice sera facilement muni des installations nécessaires : murs, fossés, haies, terre-pleins… Voilà qui est bien simple, n’est-ce pas ?… Or on ne l’a jamais fait.

L’explication de cette anomalie se trouve sans doute dans la difficulté de mettre d’accord, quand il s’agit du saut, les circonstances naturelles et les circonstances artificielles. Le chef-d’œuvre de l’artificiel en cette matière, c’est le tremplin. Bizarre idée que l’emploi du tremplin. On a été jusqu’à en fabriquer qui posaient sur des ressorts métalliques !… Et le plus amusant de l’affaire est que, si cet appareil amplifie parfois le saut, il lui arrive aussi de détériorer le sauteur, en donnant à certains de ses muscles de mauvaises habitudes propres à le rendre maladroit en face d’un obstacle naturel. Même observation pour la cordelette qui « représente » l’obstacle. Elle n’est pas, ne peut pas être strictement horizontale. Quelle mauvaise éducation pour l’œil chargé d’apprécier la hauteur et de transmettre l’indication d’après laquelle se décidera l’effort !

L’artificialisme, en ce qui concerne le saut, n’est pas à combattre d’une façon absolue mais on en abuse et, si l’on veut préparer un vrai et bon sauteur, on n’y réussira qu’en recourant à la nature, au sol qu’elle fournit, aux obstacles qu’elle dresse et à la lumière dont elle les éclaire.

Je voulais encore parler des sauts avec appui des mains, d’une seule main et des deux : autre catégorie pleine d’intérêt et de diversité, celle-là aussi… Mais quoi ! C’est tout un traité qu’il faudrait rédiger sur un sujet si antique et point encore codifié. À peine ai-je pu en indiquer les principales têtes de chapitres.



L’ESCALADE

La gamme du sauvetage a sept notes… comme l’autre. On les dénomme : courir, sauter, grimper, lancer, soulever, ramper, nager. Nous voici à la troisième note, l’une des plus importantes à considérer. Elle est ainsi définie dans la Gymnastique utilitaire, et je ne vois rien à modifier à cette définition. « Toute escalade se ramène à un mouvement fondamental, la traction des bras, lequel se combine avec trois autres qui sont : L’adhérence, le renversement et le rétablissement. Il y a traction simple si vous vous élevez, par exemple, d’échelon en échelon