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bileté et la modération avec lesquelles il les défendait. Le scrutin du 20 février accentue et dépassa celui du 30 janvier, bien que n’ayant pas eu dans toute la France le caractère qu’on eût désiré, dans l’intérêt de la République. Il fut fait, dans quelques départements, à Paris surtout, « une part démesurée aux éléments violents et exclusifs[1] ». Néanmoins, l’impression d’ensemble qui s’en dégagea fut « une impression de paix et d’ordre dans le régime établi[2] ». Gambetta fut élu à Paris, à Lille, à Marseille et à Bordeaux. M. Thiers et M. Dufaure le furent également, l’un à Paris, l’autre à la Rochelle. Le duc Decazes, ballotté à Paris par le candidat impérialiste, M. Raoul Duval, passa au second tour ; les scrutins du 5 mars achevèrent le succès des républicains. Le grand vaincu du jour était M. Buffet, qui avait pris une part si personnelle à la lutte. Ses amis échouaient au nord et au midi. Il se retira, suivi de M. de Meaux, et M. Dufaure prit le pouvoir[3].

Le 8 mars 1876, dans le salon d’Hercule à Versailles, le président de l’Assemblée nationale déclara que, les bureaux du Sénat et de la Chambre des députés étant constitués, les pouvoirs de l’Assemblée avaient pris fin. Au nom du maréchal, M. Dufaure, recevant l’autorité exécutive, promit « qu’il ne s’en servirait, avec l’aide de Dieu et le concours des deux Chambres, que conformément aux lois, pour l’honneur et l’intérêt de notre bien-aimé pays ».

  1. Ch. de Mazade, Revue des Deux Mondes, Chronique.
  2. Id.
  3. Il eut pour collaborateurs le duc Decazes, le général de Cissey, l’amiral Fourichon, MM. Léon Say, Waddington, Teisserenc de Bord, Christophe et Ricard. Ce dernier, que la mort frappa peu après, fut remplacé par M. de Marcère.