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de la république.

voir pour lui-même[1]. Enfin ce fut encore Gambetta qui osa, en plein faubourg de Paris, expliquer l’œuvre qu’on venait d’accomplir et revendiquer hautement, dans cette œuvre, sa part de responsabilité. Il définit le Sénat « le Grand Conseil des communes de France », et fit agréer par ses électeurs des institutions entachées d’un caractère nettement libéral et antijacobin.

Le centre droit n’était pas en retard sons le rapport de la sagesse ; il avait voté, MM. de Broglie, Decazes et d’Audiffret en tête. Le duc d’Audiffret-Pasquier, porté par une grosse majorité à la présidence de l’Assemblée, y prononça un discours qui eut un grand retentissement. Dans leurs circulaires MM. Dufaure et de Cissey recommandèrent le respect de la Constitution. Les lois complémentaires faisaient l’objet des travaux d’une commission parlementaire. M. de Lavergne, son président, analysait en ces termes les derniers événements : « Nous avons été conduits, disait-il, par un concours de circonstances impérieuses, à donner au gouvernement la forme républicaine. Tous les bons citoyens doivent s’y rallier, puisque l’Assemblée souveraine a prononcé… Montrons, par la sagesse et la fermeté de nos décisions, que nous savons dominer nos divisions pour maintenir au dedans l’ordre et la liberté, comme pour conserver la paix au dehors. » Paroles sans enthousiasme, mais sans subterfuge, qu’on devait retrouver, seize ans plus tard, sur les lèvres des « ralliés » de 1892.

  1. Le cabinet qui se constitua fut celui de M. Buffet, dont M. le duc Decazes, le général de Cissey, l’amiral de Montaignac, MM. Caillaux, Dufaure, de Meaux, Wallon, Léon Say, furent les collaborateurs.