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la question sociale.

butions directes portent à 8,454,000 le nombre des propriétés rurales et urbaines en France. Il y a près de 4,900,000 propriétaires ruraux, et les cultivateurs exploitant leurs propres terres sont en chiffre rond : 2,150,700 contre 468,000 fermiers et 194,400 métayers. La petite propriété, qui, au reste, est fort ancienne en France[1], n’est pas en voie de diminution. Les propriétaires cultivant leur bien n’étaient que 1,812,573 en 1862 contre 2,150,700 en 1882.

Ces quelques chiffres ont leur éloquence ; ils montrent que la population industrielle n’a aucune puissance numérique comparée à la population agricole, mais que, d’un autre côté, rien ne saurait résister au mouvement que déterminerait l’accord des travailleurs agricoles et des travailleurs industriels. Cet accord est-il réalisable ? Toute la question est là. Les socialistes ne paraissent pas avoir trouvé une formule qui leur permette d’opposer l’un à l’autre les deux types de propriétés territoriales. Mais cette formule, ils la cherchent[2], et le terme même de « propriété paysanne » dont ils commencent à se servir indique l’objet de leurs préoccupations. Il leur faut vaincre, d’une part, l’aversion du petit propriétaire pour ceux qu’il

    dividus ; la petite industrie, 6,093,000. Le commerce comprend : 789,000 banquiers, commis, marchands en gros ; 1,895,000 boutiquiers ; 1,164,000 hôteliers-cafetiers. Les chemins de fer et la marine marchande occupent 800,000 individus ; les fonctions de l’État, 805,000 ; les rentiers sont au nombre de 1,849,000.

  1. Voir les Populations rurales de la France, par M. Baudrillart ; les Voyages en France d’Arthur Young, et Leroy-Beaulieu, la Petite Propriété foncière en France et à l’étranger. (Revue des Deux Mondes du 15 février 1888.)
  2. Voir les articles de M. Jaurès, dans la Dépêche de Toulouse (octobre 1893).