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les premières années

ternationale, sur laquelle Jules Favre attirait l’attention de nos représentants à l’étranger dans une circulaire diplomatique qui parut au moment précis où « les frères » de Belgique, d’Angleterre et de Suisse s’associaient à l’œuvre destructrice de la Commune, en glorifiant ses forfaits.

Les résultats immédiats de la Commune furent un accroissement des dépenses auxquelles nous allions avoir à faire face, et une aggravation dans les dispositions hostiles de M. de Bismarck. Le chancelier ne pouvait laisser échapper l’occasion qui lui était offerte de souligner encore l’état de désorganisation et de démoralisation apparentes de la France : il s’empressa de déclarer que les Prussiens continueraient d’occuper le territoire français jusqu’à ce que le gouvernement allemand jugeait « l’ordre suffisamment rétabli, tant en France que dans Paris, pour assurer l’exécution des engagements contractés[1] ».

Il était à prévoir que la centralisation excessive du second Empire provoquerait, dès les premiers temps du régime nouveau, un mouvement de réaction se manifestant par le dépôt de quelque proposition législative. En effet, une des lois fondamentales de la troisième République, une de celles peut-être qui ont le plus influé sur son avenir, vint en discussion, à peine le calme rétabli : la loi dite des Conseils généraux, dont M. Waddington fut rapporteur. Le mouvement de décentralisation, d’ailleurs, ne provenait pas uniquement d’une réaction : il datait de loin. Il datait de la Restauration, de l’époque où MM. de Serre, de Martignac, Royer-Collard s’étaient prononcés en faveur des libertés

  1. Documents officiels.