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l’éducation.

participé, au dehors, à plus d’une solennité scientifique internationale. Si, en d’autres circonstances, elle a surpris et découragé quelques-uns de ses protecteurs et déterminé un courant d’opinion moins favorable à leurs vues, la la faute en est à ce cynisme qui a dominé trop longtemps la jeunesse française et contre lequel elle a peine à réagir, parce que la génération précédente ne l’y aide guère. À cet égard, la présence à Paris et dans d’autres grandes villes de nombreux étudiants étrangers doit être considérée comme un bienfait ; il y a vingt ans, le chiffre en était insignifiant ; il est considérable aujourd’hui. Leur influence n’aura pas été sans résultat ; ils apprennent à connaître une France que chez eux on ignorait, et ils donnent aux Français, leurs camarades, une plus juste notion du reste du monde,

On ne doit pas s’imaginer que les universités régionales, une fois reconstituées, bénéficieront d’une indépendance absolue. Le régime d’émancipation qu’elles ambitionnent paraîtrait intolérable au Sénat de Cambridge ou au Président de Yale ; elles pourront penser et agir plus librement ; c’est déjà beaucoup. Mais elles ne sauraient se soustraire à l’action de l’État, qui s’exerce désormais sur l’instruction publique en France d’une manière à peu près irrémédiable, À l’avènement de la troisième République, la question était encore indécise si l’État prendrait, oui ou non, la prépondérance définitive sur l’enseignement libre ; la République l’a résolue selon l’affirmative. Elle n’y était point obligée par son principe ; ce sont plutôt les circonstances qui l’y ont amenée. La résistance de l’ensei-