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l’éducation.

civile », a fait cesser l’anomalie fâcheuse que signalait M. Liard. Entre temps d’heureux progrès ont été réalisés. Les villes universitaires ont fait des sacrifices considérables : « Lyon a dépensé sept millions ; Bordeaux, trois ; Grenoble a donné pour ses facultés 720,000 francs et Caen près de 900,000. Depuis 1876, il a été créé, tant dans les facultés anciennes que dans les facultés de médecine et de droit nouvellement instituées, deux cent onze chaires magistrales, deux cents cours complémentaires, cent vingt-neuf maîtrises de conférences[1]. » Enfin la nature de l’enseignement s’est modifiée. « Ici, où dominaient les préoccupations professionnelles, on a mis plus de science, et là on a donné une tâche professionnelle aux facultés qui n’en avaient pas[2]. » Les étudiants sont devenus les associés des professeurs. « Ils ne reçoivent plus la science toute faite ; ils collaborent à sa confection ; ils participent aux recherches, aux tâtonnements, aux investigations de leurs maîtres[3]. »

Eux-mêmes ont uni leurs efforts en fondant des associations que les pouvoirs publics ont ingénieusement encouragés. L’Associalion générale des étudiants de Paris, fondée en 1884, comptait en 1893 près de 6,000 membres actifs[4]. Elle a joué un rôle actif en 1889, lors de l’inauguration du palais de la Sorbonne, qui attirait à Paris les représentants des universités du monde. Ses délégués ont

  1. Paul Melon, L’enseignement supérieur et l’enseignement technique en France.
  2. Id.
  3. Rapport de M. Ch. Dupuy sur le budget de l’instruction publique, 1893.
  4. Annuaire de la Jeunesse, 1894.