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l’éducation.

sez. Les universités seront la fin et la récompense[1]. » En effet, les décrets de 1885 rendirent aux facultés la personnalité civile, qui avait cessé d’exister en fait sinon en droit. Le conseil général fut créé, sorte de sénat universitaire qui, dans chaque académie, exerce des attributions scolaires, scientifiques, administratives, financières et disciplinaires. On poursuivit successivement la concentration des maîtres au sein de chaque faculté et la concentration des facultés au sein de chaque académie ; pendant ce temps, la concentration des étudiants s’opérait d’autre part. On cherchait moins à créer des ressources pécuniaires qu’à multiplier les liens qui unissent les facultés aux villes, aux régions, aux citoyens. À Lyon se fondait la société des Amis de l’Université lyonnaise, inspirée par l’esprit d’initiative qui distingue cette grande cité. Montpellier envisageait déjà l’opportunité des fêtes de son sixième centenaire pour affirmer l’intensité de ses aspirations et de sa vitalité universitaires. Mais le public n’était pas encore dans la confidence. Les journaux ne parlaient point. On s’indignait donc quand on voyait MM. Berthelot et Spuller transporter à Lille les facultés de droit et de lettres qui vivaient isolées à Douai. On criait à la centralisation en présence d’une mesure préparatoire à la plus complète et à la plus franche entreprise décentralisatrice que la France ait vue s’accomplir en ce siècle.

« Voilà cinq ans que dure l’expérience, écrivait en 1890 M. Liard, et sur plus d’un point elle a réussi au delà des espérances les plus optimistes. Le moment de la consé-

  1. Universités et facultés, par L. Liard.