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l’éducation.

de métiers, tendait à s’abaisser. C’est ce qui a amené les pouvoirs publics à se préoccuper de cette si importante question. L’État a créé trois écoles nationales professionnelles, à Voiron, Vierzon et Armentières (1886-1887). Bien des villes industrielles l’avaient devancé : c’est là ce qui donne à cet enseignement un caractère tout spécial et lui assure un avenir fécond[1]. L’impulsion a surtout été locale ; de vieilles fondations se sont développées : telles les fameuses écoles de la Martinière à Lyon, créées par legs du général Martin, qui naquit à Lyon en 1735 et mourut à Lucknow en 1800, après une existence bizarrement remplie ; ou bien les chambres de commerce ont agi : ce fut le cas pour l’école française de bonneterie, fondée à Troyes en 1888 ; ou bien même c’est l’initiative individuelle qui s’est manifestée : le principal du collège de Saumur a obtenu de créer ainsi, à ses frais, auprès de son collège, une école industrielle. Ces écoles ont donc ce qui manque en général à nos établissements d’instruction publique : la diversité. Elles échappent à cette manie d’unité, d’uniformité, qui a paralysé tant d’efforts et de bonnes volontés. Le danger est qu’à coups de règlements, de décrets et de circulaires, on en arrive à les rendre de plus en plus semblables les unes aux autres et à leur enlever toute leur élasticité.

Un grand nombre de sociétés privées aident à la diffusion de l’enseignement. Ce sont : la Société pour l’instruction

  1. Ces écoles dépendaient du ministère du commerce et du ministère de l’instruction publique. La loi de finances de 1892 a disposé que les écoles primaires supérieures professionnelles ayant des sections industrielles et commerciales relèveraient du ministère du commerce et prendraient le nom d’Écoles pratiques de commerce et d’industrie.