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l’éducation.

le développement rendra les plus grands services si l’on ne s’écarte pas de la pensée qui l’a fait naître. On peut faire de l’école primaire supérieure un centre de culture remplissant le rôle que, dans bien des endroits, l’école primaire n’a su ni pu remplir. Une expérience inutile et dangereuse si elle doit être généralisée, intéressante si elle demeure unique, a été faite en 1888. 22 jeunes gens de quatorze à seize ans, choisis parmi les meilleurs élèves des écoles primaires supérieures de Paris, ont été placés dans une classe spéciale du lycée Charlemagne pour y recevoir l’enseignement classique : on voulait se rendre compte de la possibilité pour ces jeunes gens de se préparer en trois ans au baccalauréat ès lettres. La ville de Paris a, en outre, créé au collège Rollin des bourses d’externat spécialement réservées aux élèves d’élite sortant des écoles primaires supérieures.

À côté de l’enseignement primaire supérieur, mais ayant avec lui plus d’un point de contact, grandit l’enseignement professionnel. La loi du 11 décembre 1880 a réglementé, sous le nom d’écoles manuelles d’apprentissage, les écoles publiques ou libres fondées en vue de développer chez les jeunes gens qui se destinent aux professions manuelles les connaissances techniques, et leur a assimilé celles des écoles primaires supérieures où il existe des cours ou des classes d’enseignement professionnel. On avait cru remarquer que la valeur de l’ouvrier, dans presque tous les corps

    d’harmonie extérieure plus que de progrès réel. Un ministre croit avoir fait de grandes choses lorsqu’il a écrit de nombreuses circulaires ; et les renseignements officiels indiquent trop souvent comme accompli ce qui a été décidé. En temps de démocratie, les véritables résultats rapides et profonds s’obtiennent par les efforts de collectivités formées en dehors de la politique et du fonctionnarisme.