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la république et l’église.

mettre en mesure de faire une concurrence sérieuse aux établissements ecclésiastiques. Il est infiniment honorable pour le parti républicain d’avoir adopté cette dernière solution, qui était la plus lente et la plus laborieuse, mais aussi la plus juste et la plus libérale des trois. La seconde, prônée à diverses reprises par les radicaux, ne fut jamais prise en considération ; la première parait avoir hanté un moment l’esprit de Jules Ferry, mais il ne tarda pas à se rendre compte de ce qu’une semblable politique avait de contraire aux traditions et à la raison d’être du gouvernement républicain. Comment, d’ailleurs, établir et maintenir une distinction entre les congrégations autorisées et celles qui ne le sont pas ? « Une congrégation non autorisée échappe forcément à toute définition précise. Elle n’est point reconnue, cela est évident, et ne le demande pas ; elle n’a pas de caractère collectif et ne se manifeste sous aucune forme civile. Les religieux qui la composent rentrent dans le droit commun ; ils en ont les charges et les responsabilités ; ils en ont aussi les avantages et les prérogatives. En quoi des congrégations sont-elles illicites parce qu’elles ne sont point autorisées ? En quoi l’autorisation leur est-elle nécessaire tant que ceux qui les composent restent dans le droit commun[1] ? ». On objecte le caractère antihumain des ordres contemplatifs, l′éducation peu patriotique donnée par certains Ordres enseignants, enfin le danger social résultant de la richesse accumulée dans les couvents. Beaucoup de chrétiens considèrent que la vie contemplative a été faussement intro-

  1. Ch. de Mazade, Revue des Deux Mondes. Chronique.