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le triomphe de la république.

les complications extérieures que pouvait entraîner l’action très énergique de l’escadre française au Siam[1].

Les élections eurent lieu les 20 août et 3 septembre 1893 ; elles renvoyèrent au Palais-Bourbon 311 républicains de gouvernement, 122 radicaux, 35 ralliés, 58 réactionnaires et 49 socialistes. La République gagnait une soixantaine de sièges ; les principaux metteurs en scène de la tragi-comédie panamiste, MM. Delahaye, Andrieux, Drumont, échouaient, ainsi que MM. Naquet, Maurice Barrès, Saint-Martin, épaves du boulangisme. M. Clemenceau était, lui aussi, rendu à la vie privée, tandis que MM. Burdeau, Jules Roche, Rouvier, Arène et tous les ministres obtenaient le renouvellement de leurs mandats et d’importantes majorités.

Le suffrage universel ne s’était pas encore prononcé avec une pareille netteté ; mais son verdict s’accentuait sans se modifier : c’étaient toujours la même réponse négative donnée aux agités et aux « amélioreurs », toujours le même mot d’ordre de progrès lent et sage, la même répugnance pour les solutions violentes, la même méfiance de l’absolu. Jamais institution n’a été plus attaquée et plus vilipendée que le suffrage universel ; les réactionnaires y voyaient la cause première de tous les maux dont ils s’affligent ; il représentait pour eux ce qu’est aux cléricaux la fraoc-maçonnerie. Mais, en même temps, l’espoir leur restait de quelque grand revirement qui pourrait s’opérer grâce à lui ; ils escomptaient ses colères irré-

    sabilité par un manifeste. À la suite de ces événements, M. Lozé, préfet de police, fut pourvu d’un poste diplomatique et remplacé par M. Lépine.

  1. L’amiral Humann força les passes du Ménam et vint mouiller devant Bangkok : un ultimatum fut signifié au roi de Siam et accepté par lui.