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le triomphe de la république.

francs fut décidé par quarante-trois départements contre vingt-deux. Il n’y en eut que vingt-cinq dont les représentants se divisèrent dans cet important débat.

L’année 1888 fut une année de renaissance économique : les vignobles se trouvèrent en grande partie reconstitués ; plusieurs marchés du dehors furent reconquis par le commerce français, et on nota une grande amélioration dans le rendement des impôts. On n’en releva pas moins les droits à l’entrée du maïs, puis les droits sur les seigles en grains et farines. Au commencement de 1890, M. Méline[1] se trouva à même de fonder un « groupe agricole » à la Chambre. L’échéance de nos traités de commerce approchait : il demeurait entendu qu’on ne les renouvellerait pas, du moins sur les mêmes bases. On les dénonça, et les travaux commencèrent en vue de la préparation d’un tarif général des douanes. Une enquête fut faite auprès des conseils, comités, chambres et syndicats ; les résultats furent collationnés et résumés par les conseils supérieurs du commerce et de l’agriculture. Les Chambres insistèrent sur la nécessité de conclure de nouveaux traités. Nous avons deux milliards d’importations de matières premières, disaient-elles, contre 600 millions d’exportations correspondantes. En revanche, nous vendons pour 1,700,000,000 d’objets manufacturés contre 600 millions d’achats. Que devenir sans traités ?

On vota des lois soumettant les raisins secs au régime des vins, augmentant les droits d’entrée sur les maïs, riz, millet, mais on consentit enfin un abaissement des droits

  1. M. Méline avait occupé le fauteuil de la présidence, au Palais-Bourbon, pendant la durée du ministère Floquet.