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la crise (1885-1889).

sident du Conseil municipal, se multipliaient pour faire les honneurs de la capitale ; comme toutes leurs démarches et tous leurs discours étaient marqués au coin du tact le plus parfait, qu’en aucune circonstance l’ordre ne parut troublé, l’Europe sentit ses craintes s’évanouir ; sur les pas de Sa Majesté le schah de Perse, — monarque sans préjugés, — le roi de Grèce et plusieurs princes entrèrent à l’Élysée. Le lord-maire était déjà venu représenter l’Angleterre, et il avait été à l’Hôtel de ville l’hôte de la municipalité parisienne. Les peuples ne cessaient de manifester leurs sympathies ; on vit même, dans certains pays, le Parlement désavouer par un vote l’attitude du souverain.

Mais de toutes les solennités qui marquèrent cette heureuse époque, nulle ne fit une plus profonde impression que la réception des étudiants étrangers ; 478 délégués étrangers et 218 délégués des Facultés de France se trouvèrent réunis à Paris du 2 au 12 août 1889. On vit partout, en ces jours de liesse, « les barrettes de satin de l’Université de Bologne, le bonnet de feutre des écoliers de Padoue, les longues écharpes de Genève et de Lausanne, les casquettes galonnées de Liège et de Bruxelles et le bonnet frangé d’argent des gradués d’Oxford, les insignes divers des Universités d’Édimbourg, de Lund, d’Upsal, de Copenhague, de Florence, de Coïmbre, le pourpoint, le sabre et les bottes éperonnées des étudiants de Budapest[1] ». On les admira surtout à l’inauguration de la nouvelle Sorbonne, où toutes les bannières universitaires du monde défilèrent devant le Président de la République.

  1. Les fêtes de l’Université de Paris. — Supplément au Bulletin de l’Association générale des étudiants.