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chapitre viii

la crise (1885-1889).

La majorité se désagrège. — Les élections de 1885 : demi-victoire réactionnaire. — Erreurs et maladresses. — Un budget courageux. — Le ministère Rouvier. — Les premiers exploits du général Boulanger. — Scandales imprévus. — Élection de M. Carnot. — Le Comité de la rue de Sèze. — Exposition de 1889. — La Haute Cour. — Les élections : la fin du boulangisme.

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Lorsque l’émotion et la colère de la première heure se furent calmées, les députés qui avaient renversé le ministère Jules Ferry et l’opinion, qui s’était égarée à leur suite, pressentirent les difficultés et les périls auxquels la République allait avoir à faire face. Jules Ferry était le seul homme susceptible de grouper, au sein de la Chambre actuelle, une majorité véritable. En dehors de lui on ne pouvait recourir qu’à ces cabinets de concentration mal soutenus dans le Parlement, incompris de la nation et dont une série d’expériences malheureuses allait accroître encore le discrédit. Le 6 avril 1885, après de longs pourparlers, M. Henri Brisson accepta la présidence du conseil[1] et la mission ingrate de préparer les élections

  1. Il eut pour collaborateurs MM. de Freycinet, Allain-Targé, Carnot, Goblet, Demôle, Pierre Legrand, Sarrien, Hervé Mangon, le général Campenon, l’amiral Galiber.