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la france coloniale.

la Tunisie, sa voisine, avaient été formulées discrètement par la monarchie de Juillet ; la deuxième République et l’Empire s’étaient bornés à n’y point renoncer. Nous avions encore le Sénégal d’où la vie semblait s’être retirée, où, de 1817 à 1854, trente et un gouverneurs s’étaient succédé, n’apportant d’ailleurs aucun plan d’ensemble, aucune visée d’améliorations générales, si bien que sur les réclamations et les plaintes des commerçants bordelais, on avait fini par y envoyer le commandant Faidherbe qui avait rétabli la sécurité, fondé le poste de Médine et construit des ouvrages fortifiés sur le fleuve. Plus bas, vers le sud, des comptoirs français avaient été établis en 1843 à Grand-Bassam et à Assinie sur la côte d’Ivoire. En 1870 les postes avaient été évacués, et c’est un négociant de la Rochelle, M. Verdier, qui, en prenant le titre de résident, avait réussi à conserver Grand-Bassam à la France malgré les efforts du gouverneur de la Côte d’Or anglaise. Plus loin encore, s’étend la Côte des Esclaves, façade maritime du pays dahoméen ; là encore des efforts individuels avaient amené d’heureux résultats, tels que la fondation de Grand Popo (1857), l’établissement du protectorat à Porto-Novo (1863) et enfin la cession de Kotonou par le roi du Dahomey. Puis le protectorat laissé sans organisation ni ressources avait été abandonné ; les Anglais tentèrent même de s’annexer le territoire de Porto-Novo sans y réussir. Enfin un Congo français avait été fondé en 1839 par le commandant Bouët-Willaumez, signant avec le chef Denis un premier traité rendu définitif en 1844 ; en 1849 l’établissement de Libreville avait été créé ; plus tard (1862), notre autorité s’était étendue sur l’Ogooué et sur tout le territoire