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la france coloniale.

devant Dumas, gouverneur de Pondichéry, auquel, deux ans plus lard, succéda l’illustre Dupleix. Quand éclata en Europe la guerre de la Succession d’Autriche, elle eut, au loin, son contre-coup. Mais Dupleix, renforcé par La Bourdonnais, s’empara de Madras, remporta, avec deux cents Français, la victoire de San Thomé (1747) sur cent mille Hindous, enfin défendit glorieusement Pondichéry contre les Anglais (1748). Cette même année se signa la paix d’Aix-la-Chapelle, et Louis xv, qui faisait la guerre « en roi et non en marchand », rendit Madras !

En 1750, la guerre reprit pour la succession du Dekkan et du Carnatic. Dupleix, La Touche et Bussy écrasèrent la cavalerie mahratte dans quatre combats successifs. Dupleix était puissant ; il avait, avec cinq provinces, formé sur la côte d’Orissa un véritable royaume avec Mazulipatam pour capitale ; le pavillon britannique ne flottait plus sur Madras. Alors les intrigues opérèrent à Versailles ce que les canons n’avaient pu faire en Asie. Louis xv rappela Dupleix (1754), et Godchen, son successeur, signa avec les Anglais un traité par lequel les deux compagnies renonçaient à « leurs possessions » et s’interdisaient d’intervenir désormais dans les affaires de l’Inde. L’année suivante éclata la guerre de Sept ans. À partir de ce moment, les armes françaises sont partout reloulées. Montcalm remporte une seule victoire à Carillon, mais le flot britannique continue de monter ; le héros est défait et tué aux Plaines d’Abraham. Québec capitule et, malgré la belle défense de M. de Lévis, les forts sont réduits les uns après les autres. Pendant ce temps, Clive a pris Chandernagor (1757), Bussy a été fait prisonnier à Vandavachi et l’infortuné