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le ministère jules ferry.

la guerre. Il pensait sans doute, avec Washington, que « la nation qui se livre à des sentiments habituels d’amour ou de haine envers une autre devient, en quelque sorte, esclave de sa haine ou de son amour », et tout esclavage répugnait à sa nature. Quant à ceux qui, ignorants de sa grandeur d’âme et de l’amour si profond qu’il portait à son pays, lui ont reproché d’avoir tendu, par-dessus les tombes de nos soldats, la main à leur vainqueur, il leur a répondu par ce simple vœu exprimé dans son testament : « Je demande, a-t-il dit, à reposer à Saint-Dié, dans ce cimetière d’où l’on aperçoit la ligne bleue des Vosges et d’où mon cœur fidèle continuera d’entendre la plainte des vaincus. » C’est là que repose, en effet, le grand patriote, le grand citoyen qui fut, avec Gambetta, le véritable fondateur de la République.