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le ministère jules ferry.

affaires d’Égypte et comment sa conduite fut censurée au Sénat ; le Sénat faisait contraste avec la Chambre par la sérénité avec laquelle il étudiait la réforme du code d’instruction criminelle. Le passage du rapport de M. Scherer auquel il est fait allusion dans le chapitre précédent, était ainsi conçu : « Messieurs, les regrets que la conduite du cabinet nous a fait éprouver ne nous ont pas été uniquement inspirés par des hésitations ou des contradictions dans la direction des affaires étrangères, mais nous nous sommes quelquefois demandé si les incertitudes de sa conduite ne provenaient pas elles-mêmes d’une préoccupation exagérée de la position parlementaire ; sans être aucunement insensibles aux difficultés qu’opposent à l’exercice du pouvoir les conditions de la société moderne, il nous semblait que le plus sûr moyen de s’assurer une majorité, c’étaient encore la netteté des vues et l’autorité des convictions. Un homme d’État contemporain l’a dit : La grande misère de notre temps est la crainte des responsabilités : il aurait pu ajouter qu’on gouverne moins l’opinion en la suivant qu’en la formant, et qu’on ne la forme que par l’énergie des initiatives. »

Quelques jours plus tard (le 29 juillet 1882) le ministère Freycinet était renversé sur la question des crédits d’Égypte par 417 voix contre 75. Après de longs pourparlers on aboutit à la formation du cabinet Duclerc[1]. Le talent et

    1883 un rapport concluant à l’établissement du suffrage à deux degrés ; mais les dispositions de la Chambre avaient changé ; elle revint sur son vote de l’année précédente, et il ne fut plus question d’élire les magistrats.

  1. Il comprenait MM. Devès, Duvaux, Fallières, Hérisson, Tirard, Pierre Legrand, Cochery, de Mahy, le général Billot et l’amiral Jauréguiberry.