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chapitre vi

le ministère jules ferry.

Anarchie gouvernementale. — Le « long ministère ». — Le travail législatif reprend. — Luttes passionnées des partis extrêmes. — La revision de 1884. — Énergie de Jules Ferry. — Sa politique asiatique. — La journée du 30 mars 1885.

La crise du 26 janvier 1882 eut, en province surtout, un long retentissement, et ses conséquences furent considérables. Les politiciens se livrèrent à des controverses sur la théorie gouvernementale, la nature et les attributs des pouvoirs ministériels, la responsabilité parlementaire ; les électeurs, surpris et désillusionnés, se laissèrent aller à un état d’apathie dont profitèrent les adversaires de la République[1] ; à la Chambre, on se perdit en aigres récriminations. Le gouvernement qui avait succédé au cabinet Gambetta n’avait d’avis sur rien, pas même sur la mairie centrale de Paris[2]. Quand vint en discussion la question de l’inamovibilité de la magistrature — la suspendre ou la supprimer — il laissa voter le principe de l’élection des juges[3]. Nous avons vu quelle fut son attitude lors des

  1. Les abstentions républicaines aux élections municipales firent passer 350 à 400 communes aux mains d’administrations réactionnaires.
  2. Ce fut la Chambre qui en votant par 256 voix contre 153 l’ordre du jour Devès-Casimir-Périer, portant qu’elle était « opposée à la création de la mairie centrale », donna une indication au gouvernement.
  3. La commission nommée pour étudier un texte de loi présenta en